L'Europe redevient un projet politique

Finalement, le oui au traité européen simplifié, idée aux limites de l'improbable lorsqu'elle fut lancée par Mr Sarkozy plongé au coeur de la campagne Présidentielle de 2007, va remettre la politique au centre du projet Européen.

Des pouvoirs renforcés pour le Parlement, la nomination d'un Président représentant unique de l'Europe et nommé par le Conseil Européen, un Haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité qui sera aussi vice-président de la Commission Européenne. Les bureaucrates vont vite se sentir encerclés, et nous allons peut-être ouvrir une page nouvelle dans cette marche chaotique de l'Europe des Nations, préférant nous rassembler autour des projets d'importance.
Les idées perdantes : une vision confédérale ou fédérale de l'Europe, le rôle dominant de la Commission Européenne, des institutions Européennes envisagées et vécues comme une grosse ONG, l'absence de tête politique dans les négociations internationales.

Normal, les moments de tension et de crise laissent ouverts la porte au dynamisme des décideurs qui sont naturellement moins présents lorsqu'il s'agit de gérer une prospérité économique ronronnante.
Il faut marquer d'une croix blanche ce jour et ce constat, la vieille figure de l'Europe vouée au zonage normatif de la Commission s'est révélée incapable de se transcender dans les moments troubles que nous venons de traverser pour apporter des solutions ; il a donc fallu deux hommes déterminés, l'un, dont il est question plus haut, pour relancer et faire avancer le projet politique commun, l'autre, Mr Trichet, pour agir fortement au point de bascule de la crise financière.

L'Europe est un continent fascinant, déjà uni depuis des siècles, par une religion unique au Moyen-âge, par les familles aristocratiques et des scientifiques philosophes aux Temps Modernes, puis vint le temps des guerres civiles entre projets nationalistes qui secouèrent le XIXème et le XXème siècles. On bâtit alors à la fin de la plus terrible d'entre elles, un projet aux lointaines visées fédérales, pour donner enfin naissance à une entente de nations sur un socle de valeurs et d'intérêts communs.
Un modèle dynamique pour la planète en quelque sorte, une alternative à celui de l'empire Américain, perclus de pesanteurs technocratiques, qui semble condamné à ne plus se réformer.

Commentaires

  1. Commentaire de l'auteur, 1 an après :
    Le projet politique ne semble être vivace pour l'instant que par les nations. L'idée d'un avis commun, relayé par la Commission a perdu du poids, car elle ne possède pas, il me semble, de grand charisme politique dans son action et sa communication... Et ceci malgré le talent de Mr Barroso.

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